Cimetières de la paroisse Saint-André

Durant les années 2005-2010, les marguillers d’alors eurent à se pencher sur l’avenir de l’église St-André, du presbytère et des dépendances de la paroisse : vendre ou rénover. On s’entendit qu’il valait mieux conserver l’église et le presbytère, ces acquis uniques, en les restaurant. Quand au cimetière près de l’église, il fut décidé de ne pas le laisser à l’abandon mais d’y injecter un budget annuel pour l’entretenir et lui donner meilleure allure.

Prise en charge

Un marguillier pris charge du cimetière. Il s’entoura de bénévoles pour replacer, redresser et réparer les stèles brisées. On s’aperçut rapidement que plusieurs stèles étaient en parti enfouies dans le sol et que le terrain, au printemps et lors de fortes pluies, se transformait en étang déversant son trop plein jusqu’au devant de l’église, l’entrée principale devenant alors impraticable pendant plusieurs jours. Selon les archives de la paroisse, dès 1912 les places d’inhumation étant toutes vendues ou retenues il fallait prévoir l’emplacement d’un second cimetière. En outre, il apparaissait que le cimetière avait subit des transformations ou des réaménagements, des stèles déplacées, mises au rebut ou déménagées dans le nouveau cimetière, le calvaire n’était pas d’origine, etc…

Tout en drainant le terrain on en profita pour enligner légèrement les stèles, facilitant ainsi la tonte du gazon et en déplacer quelques unes, déséquilibrées par les racines des arbres le long de la rue principale. Sur la propriété, une grosse pierre qui affleurait, déterrée, servit à élever la croix centrale.

Orientation

En 2014, le responsable du cimetière proposa de redonner à ce cimetière, autant que faire se peut, son allure d’autrefois. Tout en s’inspirant des écrits de Lorraine Guay géographe « L’évolution de l’espace de la mort à Québec » et de Mario Béland conservateur de l’art ancien ‘Les monuments de bois’, il commanda à l’École d’architecture de paysage de l’Université de Montréal un plan d’aménagement pour ce premier cimetière de la paroisse.

De 1700 à nos jours, 3 types de cimetière ont parsemé le Québec. Avant 1850, c’est le cimetière urbain. De 1850 à 1960, le cimetière s’organise et s’ordonne : c’est le cimetière jardin. Après 1960, on implante les cimetières en dehors des agglomérations : c’est le cimetière périphérique.

Le cimetière, qui nous occupe, est en fonction de 1846 à 1957, donc à l’époque des Cimetières-Jardins. À partir de 1855 on incite les familles à acheter des lots et à les entretenir. La tondeuse à gazon n’est pas encore commercialisée. France Rémillard écrit dans l’ABC des cimetières : qui dit « cimetière-jardin » dit aménagement paysager, mobilier spécifique, éléments de dévotion et de commémoration.

Aménagement paysager : sentiers avec arbres en bordure, massifs d’arbustes et de fleurs, fleurs en pots;
Mobilier spécifique : portails, murets de pierres ou clôtures de fer, gloriette pour la réflexion et le recueillement, charniers;
Éléments de dévotion: calvaire, chemin-de-croix, croix, urnes, représentations de personnages célestes, grottes ( 1855, apparitions de la Vierge à Lourdes);
l’univers de la commémoration familiale se concrétise dans des stèles de pierres, de bois et de fer aux formes, écritures et sculptures variées sur des lots marqués et aménagés.

Action

Ces dernières années, ce qui nous guide dans nos travaux, à partir des orientations citées précédemment, se fait sur trois axes : naturel, spirituel, touristique.

Naturel

Thème : La mort y a plein de vie dedans. Félix Leclerc

Plantation de fleurs, arbustes et arbres fruitiers dans l’esprit du Pomarius de l’abbaye de St-Gall, installation de nichoirs et mangeoires d’oiseaux, étang, muret de roches à l’ancienne pour écureuils et tamias rayés, chemin-en-croix.

Spirituel

Thème : Une aire de ressourcement

Mise en place de petites croix blanches, mémorial aux enfants inhumés dans ce cimetière et d’une pergola d’où la vue des toits de l’église et du clocher est inspirante, peintures et textes sur présentoirs favorisant la réflexion.